Après plus de quarante ans d’un conflit meurtrier entre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le gouvernement turc, le groupe armé a annoncé sa dissolution, lundi 12 mai. Si cette déclaration soulève de nombreux espoirs, notamment au sein de la communauté kurde, peu de précisions sur ses effets concrets ont filtré et ses implications restent floues pour l’avenir du mouvement, en Turquie comme à l’étranger.
Qu’est-ce que le PKK ?
Fondé en avril 1979 par Abdullah Öcalan près de Diyarbakir (sud-est de la Turquie), le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est un mouvement armé d’extrême gauche avec, comme objectif initial, l’instauration d’un Etat kurde indépendant, d’obédience marxiste-léniniste et non aligné. Les combats avec l’Etat turc débuteront cinq ans plus tard, en 1984, et ne cesseront qu’en de rares occasions. En près d’un demi-siècle, ces combats fratricides ont causé la mort de plus de 40 000 personnes, majoritairement kurdes, et provoqué le déplacement de 2 millions à 3 millions de personnes.
Considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, mais aussi par les Etats-Unis et l’Union européenne, le PKK voit son chef incarcéré dès 1999 sur l’île prison d’Imrali (nord-ouest de la Turquie). Emprisonné depuis vingt-six ans, Abdullah Öcalan a évolué dans ses convictions, ce qui a eu une incidence sur celles de son mouvement.
Il vous reste 85.89% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.