Un rapport d’experts, remis mercredi 25 juin à la direction générale de l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est, dresse un constat sévère sur des pratiques des dialyses abusives au sein de l’hôpital privé Nancy-Lorraine (HPNL) de Nancy (groupe Elsan). Ce document non encore rendu public, que Le Monde s’est procuré, vient corroborer plusieurs constats préliminaires.
Un comité de six experts en néphrologie a passé au crible 38 dossiers de patients ayant bénéficié d’une dialyse – un système de filtration rénale –, entre 2021 et 2023, dans le cadre d’une insuffisance rénale aiguë (IRA). Leurs conclusions sont sévères : « la dialyse était justifiée dans seulement 16 car sur 38 », pointe le rapport. Autrement dit, ce traitement coûteux et contraignant était injustifié pour environ 60 % des cas étudiés.
Ces patients avaient été pris en charge par deux des néphrologues de ce centre. L’IRA est due à une atteinte brutale et habituellement réversible des reins, modérée ou sévère, par exemple au cours d’une infection grave (septicémie…). Cette défaillance rénale peut avoir des conséquences sur l’ensemble de l’organisme (cœur, poumon, etc.), et conduire à une mortalité importante. Elle nécessite dans certains cas des séances de dialyse. Cela est très différent de l’insuffisance rénale chronique, une perte progressive de la fonction des reins, qui peut requérir une dialyse au long cours ou une greffe.
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