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Histoires Web dimanche, juin 15
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« Cela ne vous regarde pas. » Le ton était peu amène, lorsque Tania (les ex-salariés cités témoignent avec des prénoms d’emprunt) a réussi à joindre par téléphone le service des admissions internationales du Collège de Paris. Fondé en 2011 par deux frères, Olivier et Nicolas de Lagarde, ce groupe d’enseignement supérieur privé a tissé sa toile : des écoles et des partenaires aux quatre coins du globe, 20 millions de chiffre d’affaires en 2024 et un mot d’ordre : « Rendre l’excellence accessible à tous. »

Parmi ses membres historiques, l’Ecema, une école de management lyonnaise de plus de vingt ans d’existence qui délivre des titres professionnels inscrits au répertoire national du ministère du travail. Plusieurs ex-salariés se sont confiés au Monde pour décrire des pratiques qu’ils ne cautionnent pas. Notamment Tania, qui s’occupait des dossiers d’admission. Elle avait voulu comprendre pourquoi des étudiants africains payaient parfois jusqu’à 10 000 euros leur scolarité en fonction de leur pays d’origine, soit près du double de celle d’un étudiant français.

Elle avait aussi observé que, en cas de non-obtention d’un visa, l’école – qui s’engage dans son règlement à rembourser le candidat des frais de dossier – pouvait mettre jusqu’à un an avant de s’exécuter. « La somme, entre 2 000 et 3 000 euros, transite d’un pays à un autre, relate Tania, qui s’en était alors inquiétée auprès du Collège de Paris. Lors de ce coup de fil, le service des admissions m’a parlé de “commissions versées à des agents sur place” tout en me précisant que je n’avais pas à discuter de tout cela. »

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