« Ce ne seront pas cinq années faciles. » Mardi 12 novembre à Bruxelles, Kaja Kallas, la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, n’a pas fait mystère, devant les eurodéputés, de la difficulté de sa future tâche, qui commencera le 1er décembre. « Je vois des coalitions d’autocrates se former autour de nous et des bouleversements géopolitiques menaçant de d’avoir lieu à travers le monde », avertit-elle. Bref, pour elle, « le monde est en feu, nous devons rester unis ! ».
Devant les eurodéputés, la nouvelle haut réprésentante de l’Union européenne a dévoilé ses priorités pour les cinq ans à venir, marquant une certaine rupture avec Josep Borrell, son prédécesseur espagnol. Pas question néanmoins de modifier la politique européenne en faveur de l’Ukraine. « La victoire de l’Ukraine est une priorité pour nous tous, a-t-elle affirmé. La situation sur le champ de bataille est difficile. C’est pourquoi nous devons continuer à travailler chaque jour et aussi longtemps qu’il le faudra, avec toute l’aide militaire, financière et humanitaire nécessaire. »
« Les Ukrainiens sont pour la paix »
Interpellée de nombreuses fois par des élus d’extrême droite l’accusant de soutenir la guerre au détriment d’une recherche de la paix, Kaja Kallas a répondu qu’elle « ne connai[ssait] personne qui soit pour la guerre. Je ne connais aucun Ukrainien qui soit pour la guerre, ils sont pour la paix », a-t-elle déclaré. Encore faut-il savoir de quelle paix on parle, a-t-elle prévenu : « Nous avons vu que si nous avons des accords qui apportent la paix à court terme, ils ne durent pas, mais au contraire débouchent sur de nouvelles guerres. »
Pour elle, la guerre en Ukraine cessera « quand la Russie comprendra qu’elle a commis une erreur, comme en Afghanistan, lorsqu’elle retirera ses troupes parce qu’elle comprendra qu’elle ne peut pas gagner en Ukraine ». Si Donald Trump, élu président des Etats-Unis le 5 novembre, a promis de régler la guerre en Ukraine en vingt-quatre heures, pour Mme Kallas, « personne ne sait ce que le président Trump veut faire et quelles seront ses actions ».
Pour la dirigeante estonienne très atlantiste, la relation avec la nouvelle administration américaine sera néanmoins clé pour nombre de dossiers internationaux. « L’Union européenne et les Etats-Unis sont plus forts et plus en sécurité quand nous travaillons ensemble », a-t-elle insisté. A chacun de ses déplacements aux Etats-Unis, lorsqu’elle dirigeait le gouvernement estonien (2021-2024), elle rencontrait systématiquement les élus démocrates et républicains, et a notamment été en contact avec le futur vice-président de Donald Trump, J. D. Vance.
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