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Histoires Web samedi, février 8
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Les premiers messages ont commencé à circuler la semaine dernière. Ali (toutes les personnes citées par un prénom ont requis l’anonymat) a reçu le sien jeudi 30 janvier, Emel, une voisine, le lendemain, et Serkan, lundi. Au total, d’après des témoignages recueillis dans la province du Hatay, dans le sud de la Turquie, ravagée par le tremblement de terre du 6 février 2023 et aujourd’hui en pleine reconstruction, une centaine de villageois ont découvert, à leur grande stupéfaction, sur leur téléphone, dans l’application de l’état civil turc, qu’ils étaient dépossédés de leurs terres. Certains ont même appris que leur maison était elle aussi saisie.

L’annonce est livrée de façon brutale. A peine comprend-on que la décision émane du ministère de l’environnement et de l’urbanisation et vise à transférer la propriété des terres à l’agence d’Etat TOKI, chargée de la construction des logements collectifs. Fondée en 1984 pour pallier le manque d’habitations pour les bas revenus et freiner l’extension des quartiers informels, l’agence est devenue, depuis l’arrivée au pouvoir, il y a deux décennies, du Parti de la justice et du développement (AKP), l’acteur et le promoteur le plus puissant du secteur foncier et immobilier du pays. Dans le Hatay, ses quatre lettres capitales sont omniprésentes.

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