Il est 6 h 30, mardi 9 septembre, lorsque Najat Benali reçoit un appel « horrifié et affolé » de ses équipes : en arrivant devant la mosquée Javel, dont elle est la rectrice, située dans le 15e arrondissement de Paris, celles-ci ont découvert, avec une poignée de fidèles venus pour la première prière du matin, une tête de cochon couverte de peinture bleue, posée à même le sol, « avec du sang frais qui dégoulinait partout », raconte-t-elle.
Dans l’heure qui suit, celle qui est aussi la présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris (qui regroupe quinze lieux de culte) reçoit trois coups de téléphone émanant d’autres responsables de mosquées de la capitale. Eux aussi ont découvert devant leur porte des têtes de cochon ensanglantées. L’une d’elles était dans une valise.
Selon le parquet de Paris, neuf lieux de culte musulmans ont été visés, mardi 9 septembre au matin, par de tels faits, quatre dans la capitale et cinq en banlieue. « Plusieurs des têtes de cochon supportaient une inscription “MACRON“ écrite à l’encre bleue », précisent les services de la procureure de la République. Une enquête, confiée à la brigade criminelle, a été ouverte pour « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et « violence sans incapacité » commise avec la même circonstance aggravante.
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