Meilleures Actions
Histoires Web mardi, septembre 24
Bulletin

Au sein d’un gouvernement penchant clairement à droite, elle fait partie des rares personnalités affichant une sensibilité sociale-démocrate. Ex-membre du Parti socialiste et macroniste de la première heure, la nouvelle ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a cherché à imprimer – prudemment – sa marque, lundi 23 septembre, dès la cérémonie de passation des pouvoirs avec sa prédécesseure Catherine Vautrin, devenue ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Gouvernement Barnier : Catherine Vautrin passe de la « vie quotidienne » aux collectivités territoriales

Pour exprimer sa singularité tout en veillant à ne froisser personne, l’ancienne députée de Paris a d’abord salué le caractère « indispensable » des « efforts » consentis depuis « sept ans » pour parvenir au plein-emploi. Cette « bataille » va continuer, a indiqué Mme Panosyan-Bouvet, mais elle « ne doit pas être la seule priorité », car ce serait méconnaître la « réalité individuelle et subjective » du travail, selon la ministre. De telles déclarations confirment le positionnement qui était déjà le sien lorsqu’elle siégeait sur les bancs de l’Assemblée nationale, de juin 2022 jusqu’à aujourd’hui : voulant accorder davantage d’attention au quotidien des salariés quand ils sont à leur poste, elle pense que les chiffres du chômage, même en amélioration, ne suffisent pas pour combattre l’extrême droite. « Le travail, c’est un lieu de construction de l’estime de soi et du lien social. C’est le moyen d’une vie digne et décente », a-t-elle souligné.

Mme Panosyan-Bouvet s’est également distinguée en manifestant le désir « d’incarner un changement de méthode » à l’égard des corps intermédiaires, malmenés depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017. « Je crois en la démocratie sociale et en la légitimité de la société civile et des partenaires sociaux », a-t-elle assuré. Et d’ajouter : « Les liens se sont parfois distendus ces dernières années. Je m’emploierai à les restaurer et à les consolider. » Pour elle, « le compromis n’est pas la compromission ». Une petite phrase quasiment identique à celle que Laurent Berger, ex-secrétaire général de la CFDT, a prononcée dans un entretien à l’hebdomadaire Le 1, daté du 4 septembre. La ministre du travail manie ainsi une phraséologie susceptible de sonner agréablement aux oreilles des leaders syndicaux, en particulier ceux qui sont présentés comme « réformistes ».

« Relations constructives »

Sans entrer dans les détails, Mme Panosyan-Bouvet a esquissé sa feuille de route pour les prochaines semaines. Premier objectif : le travail « doit payer ». « Le smic peut être un salaire d’entrée dans la vie active mais ne doit pas être un salaire à vie », a-t-elle complété.

Il vous reste 56.22% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.