L’année 2025 peut-elle nous donner des raisons d’espérer ? La question peut sembler saugrenue, tant les derniers mois ont semblé catastrophiques sur le plan de la crise écologique. L’échec des négociations internationales sur le plastique, sur la biodiversité, sur la désertification et l’absence d’une COP ambitieuse sur le climat ont de quoi refroidir les plus optimistes. Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, climatosceptique assumé et soutien de l’industrie pétrolière, les attaques en Europe contre les politiques climatiques et les reculs en France sur les sujets environnementaux ne donnent guère plus d’espérance. Dans le même temps, 2024 a été l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des mesures ; les catastrophes climatiques se multiplient à l’échelle globale, et ni la France ni l’Europe ne sont épargnées.
Pourtant, le pessimisme ne peut être notre seul horizon collectif. Les années qui viennent sont cruciales pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre et enrayer l’effondrement de la biodiversité. Depuis près de trois ans, le podcast « Chaleur humaine » du Monde donne la parole à des expertes et des experts, dans tous les domaines concernés par la transition climatique, pour tenter de dessiner les solutions qui peuvent nous mettre sur une autre trajectoire.
Le premier Festival des idées « Chaleur humaine », qui s’est tenu le 14 décembre 2024 à Paris, au Théâtre de la Ville, a rassemblé 10 invités du podcast, qui ont chacun présenté une idée, comme autant de bonnes résolutions pour ce début 2025.
Des bénéfices nombreux
De ces 10 idées, on peut tirer trois sources d’espoir et regarder autrement l’année qui s’annonce. La première bonne nouvelle, c’est que, pour beaucoup de sujets liés à la transition climatique, les solutions existent. Bien sûr, beaucoup de ces idées ne peuvent être mises en place du jour au lendemain, pas plus qu’il n’existe de solution parfaite qui pourrait régler la crise écologique d’un coup. Mais des dizaines de pistes pragmatiques peuvent lancer dès maintenant cette transformation. Mieux cibler les énergies fossiles, favoriser la réparation, promouvoir des véhicules légers, se débarrasser des engrais chimiques ou taxer les importations carbonées : ces idées ne prétendent pas résoudre tous les problèmes, mais elles peuvent nous permettre d’avancer collectivement. Vous pouvez les retrouver dix podcasts extraits de ce Festival, qui détaillent ces dix idées.
La deuxième source d’espoir, c’est qu’une majorité de Français souhaitent que la question climatique soit prise plus au sérieux. Le baromètre de l’Ademe, l’agence de la transition écologique, est venu le rappeler à l’automne 2024. Non seulement une majorité de citoyens ont conscience de ces défis, mais 58 % d’entre eux pensent que les solutions reposent sur une « modification importante de nos modes de vie ». De nombreuses initiatives citoyennes, partout sur le territoire, attestent d’une prise de conscience sans précédent. Là encore, les difficultés et les contradictions sont nombreuses, il serait vain de le nier. Mais toutes les études montrent une demande forte en faveur de politiques climatiques plus justes et mieux expliquées.
La troisième bonne nouvelle, c’est que les bénéfices de la transition sont nombreux et peuvent rendre nos vies meilleures. La bataille pour le climat et la biodiversité est souvent perçue comme une longue liste de contraintes et d’efforts à fournir. Mais il ne s’agit pas simplement de sang, de sueur et de larmes. Diminuer les énergies fossiles, c’est un avantage majeur pour l’économie française – qui importe chaque année entre 60 et 100 milliards d’euros de pétrole et de gaz. Limiter la place des voitures thermiques, c’est diminuer les risques de maladies cardio-vasculaires et améliorer la santé des plus vulnérables. Engager la transition agricole, c’est préserver nos territoires et notre santé. Refuser le commerce inéquitable, c’est préserver une industrie forte en Europe.
Autrement dit : les solutions existent, les citoyens les attendent, et elles peuvent améliorer nos vies. Au travail !
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