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Histoires Web mardi, mai 6
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Le ministre de l’enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a déclaré mardi 6 mai que des propos « très graves » sur le Hezbollah libanais, attribués à un vice-président de l’université Lyon-II, avaient été signalés à la justice. Willy Beauvallet-Haddad, qui reste maître de conférences en sciences politiques, a annoncé lundi à ses collègues démissionner de la vice-présidence pour « faire baisser la pression très forte » qui pèse sur l’établissement.

Dans son message, rendu public par plusieurs destinataires, il assure avoir été visé par une « campagne de dénigrement public (…) en raison de prises de position personnelles relatives à la situation en Palestine et au Liban », sans donner de détails.

« Il avait précédemment fait un hommage à [Hassan] Nasrallah, (…) chef du Hezbollah », a dit M. Baptiste sur France 2. « Un signalement a été fait » auprès de la justice pour « ces faits qui peuvent relever de l’apologie du terrorisme », a-t-il ajouté.

Sur X, M. Beauvallet-Haddad a reposté plusieurs messages de soutien au peuple palestinien, mais son compte Facebook n’est plus accessible. Le syndicat étudiant de droite UNI a reproduit une capture d’écran d’un message attribué au chercheur, dans lequel Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne en septembre 2024, est décrit comme « une figure fraternelle » qui a rejoint « le panthéon (…) des grands personnages de l’Histoire ».

Le Hezbollah libanais, pro-iranien et allié du Hamas palestinien, est considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis. Sa branche armée l’est également par l’Union européenne.

« Je suis profondément choqué et je ne vois pas comment on peut être vice-président d’une université quand on écrit des choses pareilles », a commenté M. Baptiste. « Je prends acte du fait qu’il a déposé sa démission, évidemment ça n’interrompt rien pour autant », a-t-il poursuivi, ajoutant : « C’est à la justice de travailler. »

Un autre professeur taxé de « raciste » et de « sioniste »

Le parquet de Lyon n’a pas encore fait savoir s’il avait bien reçu ce signalement. M. Beauvallet-Haddad et l’université n’ont pas répondu aux sollicitations de l’Agence France-Presse.

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Cet épisode survient alors que Lyon-II est dans la tourmente depuis l’intrusion, le 1er avril, d’un groupe de personnes encagoulées lors d’un cours de Fabrice Balanche, spécialiste de l’Irak et de la Syrie. Vivement pris à partie par des militants le taxant de « raciste » et « sioniste », il avait interrompu son cours. L’incident a suscité une large condamnation et le parquet a ouvert une enquête pour « entrave à l’exercice de la fonction d’enseignant ».

Une autre enquête a été ouverte sur des menaces de mort adressées à la présidente de Lyon-II, Isabelle von Bueltzingsloewen, après une interview dans laquelle elle dénonçait des « faits intolérables » mais aussi les « paroles complotistes » de M. Balanche qui a évoqué dans de nombreux médias « l’islamo-gauchisme » en vigueur, selon lui, à Lyon-II.

Lire aussi l’enquête | Article réservé à nos abonnés Sur les campus en France, comment une nouvelle génération de militants « propalestiniens » a émergé

Le Monde avec AFP

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