Sur un ton banal, la petite annonce postée sur un groupe WhatsApp s’adresse à des opérateurs « expérimentés » d’excavatrices ou de bulldozers pour un « travail de démolition dans la bande de Gaza ». Publiée le lundi 1er septembre, cette offre d’emploi propose 6 000 shekels (1 500 euros environ) pour un peu moins de dix heures de travail, entre 7 heures et 16 h 40, en précisant que l’essence sera remboursée par l’armée israélienne.
Dans plusieurs groupes Facebook, consultés par Le Monde, des dizaines de messages similaires rédigés par des comptes anonymisés ou, parfois, par des entrepreneurs en BTP, pour la plupart entre le mois de mai et ce début de septembre, suggèrent que les militaires spécialisés dans la conduite de bulldozers ne suffisent plus face à l’ampleur des destructions en cours dans l’enclave palestinienne. Dans les commentaires, sous chaque post, plusieurs volontaires ont répondu dans la foulée en laissant leur numéro de téléphone.
Sur la quinzaine contactés par Le Monde, seuls deux ont réagi. « Etes-vous pro-Israël ou pro-Hamas », a écrit le premier, avant de demander des preuves de notre « soutien » sans rebondir sur nos questions. Le second a simplement précisé qu’il n’avait pas encore reçu de réponse positive à son message malgré son « enthousiasme » pour le travail proposé. « Dans certains cas, ces contractuels sont payés en fonction du nombre de maisons supprimées dans la journée », détaille Hagai Amit, journaliste pour The Marker, le supplément économique du quotidien Haaretz.
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