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Agriculteurs, ONG, scientifiques… Des milliers d’opposants à la proposition de loi agricole dite Duplomb se sont rassemblés partout en France, samedi et dimanche 29 juin, pour demander l’abandon de ce texte qui doit être examiné lundi en commission mixte paritaire. La commission, qui réunira 14 sénateurs et députés, aura la charge de trouver un compromis, après un rejet tactique pour contourner un « mur d’amendements » des écologistes et des « insoumis ».

« C’est un coup de force antidémocratique pour faire passer cette loi qui est une régression radicale », aussi bien pour l’environnement que pour la santé publique, ainsi qu’une « négation des faits scientifiques sur la dangerosité des pesticides », a déclaré le collectif Scientifiques en rébellion, présent dimanche sur l’esplanade des Invalides, à Paris.

Selon Collectif Nourrir, qui rassemble des dizaines d’ONG de défense de l’environnement, dont Greenpeace, WWF ou Générations futures, à l’origine de la mobilisation avec, notamment, la Confédération paysanne, la CGT ou Cancer Colère, environ un millier de personnes se sont réunies à Paris et 10 000 sur l’ensemble du week-end dans 60 villes, dont Creil (Oise), Cherbourg (Manche) ou Strasbourg.

La proposition de loi du sénateur (Haute-Loire, Les Républicains) Laurent Duplomb se présente comme un moyen de « lever les contraintes » des agriculteurs. Elle prévoit notamment la réintroduction du pesticide acétamipride, un néonicotinoïde très toxique notamment pour les pollinisateurs et les milieux naturels, mais aussi des mesures facilitant le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages intensifs, ainsi qu’une redéfinition du travail de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

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Les ONG prêtes à aller en justice

« Non, les paysans ne sont pas derrière cette loi qui ne répond en rien aux difficultés du monde agricole » et « va à l’encontre de l’intérêt général », a scandé à la tribune parisienne Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur bovin en Bretagne, au milieu de banderoles clamant « Loi Duplomb, loi poison ».

« La loi Duplomb est dangereuse et rétrograde », a également affirmé dimanche Xavier Fromont, porte-parole du syndicat pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, lors d’un rassemblement de 600 personnes habillées en jaune et noir au Puy-en-Velay, fief du sénateur Duplomb. La veille à Pau, ville du premier ministre, une centaine de personnes avaient scandé « Notre santé ne sera pas bradée ! », en brandissant une grande bâche noire.

« C’est une loi irresponsable et coupable », a jugé Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, à Paris. « Mesdames et messieurs les parlementaires, ressaisissez-vous. Votre responsabilité, c’est de protéger la population française et pas les intérêts de quelques-uns », a renchéri la représentante de France Nature Environnement, appelant au « rejet pur et simple du texte ». Les ONG se sont déjà déclarées prêtes à « aller en justice » si cette loi était promulguée. La mobilisation se poursuivra ce lundi à 11 h 30 à Paris, par un banquet paysan près du Sénat.

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Le Monde avec AFP

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