Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes s’est alarmé, dans un rapport paru fin janvier, d’une polarisation croissante sur les enjeux d’égalité, de genre et de sexisme. Les Français de moins de 24 ans y apparaissent particulièrement divisés. Les jeunes femmes sont par exemple 94 % à estimer qu’il est « plus difficile d’être une femme qu’un homme dans la société actuelle », soit 26 points de plus que les jeunes hommes. L’écart se réduit à 14 points chez les 35-49 ans et tombe à 6 points chez les plus de 65 ans.
Cette nouvelle publication vient étayer un corpus grandissant de recherches qui mettent en évidence une accentuation des clivages idéologiques chez les moins de 30 ans dans plusieurs démocraties occidentales. Des travaux qui ravivent un débat ancien sur le « gender gap », l’écart de positionnement politique entre les sexes, tant dans leurs valeurs que dans leurs votes. Anja Durovic, politiste spécialiste des inégalités générationnelles et de genre au sein du laboratoire Printemps (professions, institutions, temporalités) de l’université Paris-Saclay, analyse pour Le Monde les contours et les raisons de ce « gender gap » dans les jeunes générations.
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