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Les organisations féministes suédoises ne cessent de le répéter : elles veulent à tout prix éviter d’opposer la cause des femmes à celles des personnes transgenres. Mais, pour elles, impossible de soutenir la proposition de loi présentée par des députés conservateurs et libéraux qui doit alléger les démarches pour changer de sexe à l’état civil, dont elles craignent qu’elle entraîne un recul des droits des filles et des femmes.

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Soutenu par l’ensemble des partis, à l’exception des Chrétiens-démocrates et de l’extrême droite, le texte vise à moderniser la loi datant de 1972 qui avait fait de la Suède le premier pays au monde à légaliser le changement de sexe à l’état civil. Aujourd’hui, la procédure – réservée aux plus de 18 ans – est la même que celle exigée pour débuter une transition médicale. Il faut d’abord se soumettre à une évaluation psychologique, afin d’obtenir le diagnostic de dysphorie de genre, qui doit encore être confirmé par un comité d’experts au sein de la direction nationale de la santé et des affaires sociales.

« Certaines personnes transgenres doivent attendre entre cinq et sept ans, pendant lesquels elles sont souvent victimes de violence et de harcèlement, par exemple lorsqu’elles doivent présenter leurs papiers d’identité, à la poste ou à la banque », explique Peter Sidlund, président de la Fédération nationale pour les droits des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers. La nouvelle loi prévoit de donner plus de place à l’autodétermination et autorisera à changer juridiquement de sexe dès 16 ans, avec l’accord des parents.

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Si les associations féministes assurent qu’elles comprennent l’importance d’améliorer la prise en charge des personnes transgenres, elles estiment cependant que les députés vont trop vite. « Les connaissances sur ce sujet sont en train d’évoluer et nous aurions besoin de faire une pause pour en analyser les conséquences », résume Clara Berglund, secrétaire générale de la Fédération des organisations de femmes, qui regroupe une cinquantaine d’associations.

Ces groupes s’alarment notamment du fait que, entre 2007 et 2017, le nombre de jeunes filles de 13 à 17 ans suivies pour une dysphorie de genre a augmenté de 2 300 % en Suède, passant de 31 à 727, avec une forte prévalence chez les ados souffrant d’autisme ou de troubles de l’attention.

« Remettre en cause les stéréotypes de genre »

Face à ce phénomène largement inexpliqué, la direction nationale de la santé et des affaires sociales a modifié ses recommandations en février 2022, appelant les médecins à ne prescrire des inhibiteurs de puberté aux mineurs que « dans des cas exceptionnels ».

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