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Une délégation française composée d’associations, d’un élu et d’avocats, de retour de camps en Syrie où sont détenues des familles françaises de djihadistes présumés de l’organisation Etat islamique (EI), a relayé la volonté d’une vingtaine d’enfants et de mères d’être rapatriés en France, lundi 16 juin.

Depuis la défaite de l’EI en Syrie, il y a plus de cinq ans, les forces kurdes contrôlent plusieurs camps et prisons dans la région, où sont retenues des dizaines de milliers de personnes soupçonnées de liens avec l’organisation djihadiste. Parmi elles figurent environ 120 enfants et une cinquantaine de femmes françaises, selon la délégation, qui était composée notamment d’Amélie Morineau, présidente de la commission libertés et droits de l’homme du Conseil national des barreaux (CNB) et de l’eurodéputé (Les Ecologistes) Mounir Satouri.

Le groupe s’est rendu dans le camp Roj ainsi que dans les centres Orkesh et Houri et dans la prison d’Alaya. Ils sont revenus « avec des demandes de consentement » à rentrer, qui ont été filmées, de cinq jeunes détenus ainsi que de quatre mères demandant le rapatriement de leurs enfants âgés de 6 à 16 ans et, pour trois d’entre elles, leur retour à elles aussi, a déclaré Marie Dosé, lors d’une conférence de presse. Les dernières demandes ont été refusées par les autorités françaises, selon elle.

Fin des rapatriements en 2023

« Ça suffit, ce cauchemar », témoigne notamment dans une vidéo prise par la délégation et diffusée lundi Adem, 22 ans, dont le nom de famille n’a pas été donné, emmené de force en Syrie quand il avait 11 ans.

Selon Matthieu Bagard, président du pôle expertise Syrie de l’ONG Avocats sans frontières France, leur séjour en Syrie est la preuve que les conditions sécuritaires actuelles « n’empêchent pas non plus les rapatriements effectués par un très grand nombre d’autres pays », dont l’Allemagne et la Russie. Et ce, y compris depuis que les nouvelles autorités islamistes ont renversé le président Bachar Al-Assad et pris le pouvoir en décembre. « Les soldats-enfants, en droit international, sont des victimes de guerre », a rappelé Marie Dosé, annonçant avoir déposé, en France, le 10 avril, auprès du doyen des juges d’instruction, une plainte pour détention arbitraire et traitement inhumain et dégradant.

En février, l’administration kurde a annoncé, en coordination avec l’ONU, son intention de vider d’ici à la fin 2025 les camps du nord-est de la Syrie des déplacés syriens et irakiens, y compris les proches présumés de djihadistes.

La France, frappée par des attentats djihadistes fomentés par l’EI, notamment en 2015, a cessé les rapatriements à l’été 2023 après avoir mené quatre opérations en un an, malgré plusieurs condamnations internationales dont celle, en 2022, de la Cour européenne des droits de l’homme.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés 120 enfants et une cinquantaine de femmes djihadistes françaises toujours détenus dans le Nord-Est syrien

Le Monde avec AFP

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