Ici, on n’appelle pas cela un atelier d’écriture mais une « chaire d’écriture », un terme qui évoque le Collège de France et signale d’emblée une différence entre les simples masters de création littéraire proposés par les universités et le programme de la prestigieuse institution. A Sciences Po Paris, le vocabulaire est choisi avec soin : « Nous avons pensé aux cours que donnait Toni Morrison à Princeton », explique Delphine Grouès, directrice de la Maison des arts et de la création de Sciences Po pour dire l’ambition de cette chaire créée en 2019, qui se réfère à l’Ivy League, le groupement des meilleures universités du nord-est des Etats-Unis dans lesquelles ces programmes sont nés.
Les écrivains « titulaires » de la chaire sont choisis par un « comité » dont le journaliste et écrivain Pierre Assouline est le seul membre permanent. Sur l’identité des autres membres, Delphine Grouès demeure floue. Sont invités à y participer notamment, à tour de rôle, d’anciens titulaires, comme la romancière Leïla Slimani. Les auteurs restent le temps d’un semestre et sont déclarés « en résidence à Sciences Po ». Leur rémunération est assurée essentiellement par le mécénat.
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