Plusieurs centaines de taxis bloquaient le boulevard Raspail, près du ministère des transports, dans le sud de Paris, lundi 19 mai, pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
Les taxis sont appelés à manifester de nouveau, lundi, par une intersyndicale, à travers toute la France, notamment à Paris et à Pau, ville du premier ministre François Bayrou, pour protester contre un projet de nouvelle tarification imposée par l’Assurance-maladie sur les transports de malades aux chauffeurs conventionnés. De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. Ils demandent l’application des lois limitant l’activité des VTC.
« Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention », a lancé lundi matin Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). « Ça fait des semaines qu’on prévient Matignon (…). On demande à être reçus par les ministres de tutelle et pas par leurs porte-gobelets », a-t-elle souligné.
Environ 85 % des taxis sont concernés
La nouvelle tarification, qui doit encore être approuvée par le gouvernement, doit entrer en vigueur le 1er octobre, selon l’Assurance-maladie. L’objectif est de contrôler la croissance de la dépense de transport sanitaire, qui s’est élevée à 6,74 milliards d’euros en 2024 – dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés – soit une hausse de 45 % depuis 2019.
Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge et d’une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département. Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de « l’optimisation des coûts ». Mais il demande le gel du projet actuel, selon lui défini unilatéralement, ne prenant pas en compte par exemple les variations des temps de trajet. Aujourd’hui, environ 85 % des taxis effectuent du transport conventionné de malades, certains pouvant réaliser 90 % de leurs revenus par ce moyen, notamment en milieu rural, selon M. Buisson.
Manifestant à Paris lundi 19 mai, Claude Voltzenlogel, 48 ans, est un artisan taxi du Bas-Rhin, parti de Strasbourg vers minuit avec une vingtaine de collègues. « On restera plusieurs jours s’il le faut. On préfère perdre une semaine de chiffre d’affaires que perdre nos entreprises », a-t-il souligné. Avec la nouvelle tarification de l’Assurance-maladie, il craint de perdre jusqu’à 18 % de son chiffre d’affaires.