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Histoires Web vendredi, juin 20
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Michèle Payet, le 13 juin 2025, pose avec sa mallette dans laquelle sont regroupés tous les documents importants et souvenirs numérisés. Elle et son mari peuvent l’emporter en cas d’urgence. Ils ont fait construire leur maison, sans le savoir, dans l’axe de la crue torrentielle meurtrière de 1892, déclenchée par la rupture du lac glaciaire du glacier de Tête Rousse, dans le hameau de Bionnay, à Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie).

Son chalet de Haute-Savoie, Michèle Payet l’a plus d’une fois regardé comme si c’était la dernière. Le cœur serré à l’idée que toute sa vie pourrait disparaître sous une coulée d’eau, de pierre et de boue… Le 28 mai, l’effacement en quelques instants du village suisse de Blatten, emporté par une lave torrentielle de 10 millions de mètres cubes, a une nouvelle fois réveillé cette angoisse. Le drame suisse lui a rappelé l’urgence d’une mise à jour de la « mallette », comme elle l’appelle. Dans ce petit sac, prêt depuis quinze ans, il lui faut « ajouter des photos de famille récentes et la copie de papiers », précise celle qui a résumé sa vie sur quelques clés USB, photocopies et photos, de crainte de se retrouver sans rien en quelques instants.

Lire le reportage | Article réservé à nos abonnés En Suisse, après l’effondrement d’un glacier sur Blatten, la montagne sous haute surveillance

Cette peur, elle la traîne depuis 2010. « Huit ans après avoir fait construire dans le hameau de Bionnay, mon mari et moi avons découvert que notre chalet était sur le parcours des centaines de milliers de mètres cubes d’eau, de boue et de roches qui ont dévalé du glacier de Tête Rousse jusqu’aux thermes de Saint-Gervais-les-Bains, une nuit de 1892, tuant 175 personnes. Découvrir qu’on vivait sur cette trajectoire a été un choc ; une menace venue de là-haut qui m’a empêchée de dormir pendant des années », raconte l’employée municipale. S’ils « avaient su », ils auraient fait construire leur chalet ailleurs, rappelle la sexagénaire, « mais on a commencé à parler de cette catastrophe qu’en 2010, lorsque le glacier a de nouveau fait peser une menace ». Cette année-là, la découverte d’une nouvelle cavité renfermant 65 000 mètres cubes d’eau, conduit à une évacuation préventive de 3 000 personnes et à des travaux de pompage.

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