« Je m’en suis rendu compte dès les premières semaines. C’étaient des blagues de cul permanentes. Tout le temps, par tout le monde, de n’importe quelle hiérarchie, devant n’importe qui. » Mathilde (les personnes citées par leur seul prénom ont requis l’anonymat) avait 24 ans quand elle a commencé son premier emploi d’architecte. A peine les présentations faites au bureau, elle comprend que tout, dans cette entreprise du secteur de la beauté, tourne autour du sexe, version sexiste et homophobe.
Quand Mathilde raconte qu’elle s’est couchée tôt, son N + 2 réplique avec lourdeur : « Elle annonce la couleur : 21 heures, extinction des lumières, il n’y aura pas plus. » Sur le fil WhatsApp de l’entreprise, les salariés reçoivent pour les fêtes une image du Père Noël avec deux femmes en string. Ses collègues disent d’un employé identifié comme gay : « La tata, elle va pas me saouler, faut mettre un peu plus de masculinité dans sa voix. » Etc., etc.
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