Meilleures Actions
Histoires Web dimanche, septembre 15
Bulletin

Spécialité foraine prisée des amateurs de manèges, le maniement de queue du Mickey n’est pas donné à tout le monde. Faire virevolter, à l’aide d’une cordelette, une souris en peluche à l’appendice détachable nécessite un maximum de dextérité et un minimum d’expérience. A Paimpol (Côtes-d’Armor), Jean-François Le Moullec s’y emploie depuis plus de quarante ans.

Le patron du Meteor 2000 – un manège d’une dizaine de voitures, camions de pompiers et autres hélicoptères à l’effigie de personnages bien connus des moins de 10 ans (la Reine des neiges, Lilo et Stitch, la Pat’Patrouille…) – n’a pas d’égal pour faire tourner en bourrique une clientèle enjouée, menottes tendues vers le ciel. « C’est mon dada, explique le gérant. Je joue avec les enfants, j’aime leur chatouiller le nez avec le pompon, les exciter gentiment, en sachant qu’à la fin, il y a toujours un lot. » En l’occurrence, un tour gratuit pour les décrocheurs de trophée en étoffe.

Sauf que le cœur n’y est plus. Ou beaucoup moins. En janvier, la mairie a fait savoir à Jean-François Le Moullec qu’elle souhaitait installer des jeux permanents sur place et réaménager le square où le manège s’installe lors des vacances scolaires, excepté à la Toussaint où l’attraction rejoint les fêtes foraines des environs. « Fin août, c’est terminé ! », a décrété la municipalité en expliquant vouloir mettre en valeur le patrimoine local. Vestige d’une église du XVIIIe siècle, un clocher classé monument historique trône en effet au milieu de la placette. Vieilles pierres et carrousel kitsch cohabitaient jusque-là sans bruit. « Cela ne dérangeait personne, se désole l’exploitant forain dans sa guérite. D’une certaine façon, mon manège fait lui aussi partie du patrimoine, depuis le temps qu’on est là. »

Illustre famille foraine

Au départ, rien ne prédestinait Jean-François Le Moullec à piloter un plateau pivotant de fabrication française (marque Someplas). Plus jeune, son avenir semblait même tout tracé : succéder à son père, qui possédait un magasin d’électroménager à Pleumeur-Gautier (Côtes-d’Armor). Et puis, la fête foraine s’est arrêtée au village. Le Breton a eu le béguin pour Géraldine, la fille des gérants du Tourbillon, un manège chenille. Géraldine est « une Leprince », du nom d’une illustre famille foraine originaire de Normandie. Le couple achètera un premier manège en 1980, qu’il installera sur le parking du supermarché Mammouth de Paimpol à l’occasion de son inauguration.

Lui trouver un nom ne fut pas chose facile. L’association d’une marque de bière dégustée un soir au comptoir et d’une date synonyme de nouveau millénaire allait finalement faire l’affaire. Acquis en 1993, un second manège sera lui aussi baptisé Meteor 2000. L’engin monté sur vérins à air comprimé n’a pas changé d’un iota, à l’exception des héros en résine représentés sur les véhicules, renouvelés tous les cinq ou six ans, au gré des modes télévisuelles. Son installation régulière square Théodore-Botrel – du nom du créateur de La Paimpolaise (1895), célèbre chanson locale faisant état d’une falaise qui n’existe pas à Paimpol – date de la fin des années 1990.

Il vous reste 24.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.