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Un capitaine ne devrait pas dire ça, le Montpellier Hérault Sport Club (MHSC) l’a compris et a choisi de le faire comprendre à Téji Savanier. Porteur du brassard au sein de la formation héraultaise depuis plus de trois saisons, le milieu de 33 ans a été déchargé de cette responsabilité et devrait commencer le premier match de l’année 2025 de Montpellier, samedi 4 janvier à 21 heures à Lyon, sur le banc des remplaçants. Dans la tourmente depuis des propos tenus lors d’un match de Coupe de France, le 21 décembre, le joueur s’est également engagé à verser 60 000 euros à une association caritative que soutient le MHSC.

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Un montant plus de trois fois inférieur au salaire que perçoit Savanier chaque mois, dont il s’était malhabilement vanté le 21 décembre 2024, lors du match des 32es de finale de la Coupe de France, au cours duquel son équipe avait été piteusement éliminée par Le Puy Foot (0-4), club de National 2 – la quatrième division française. « Dernier de Ligue 1, ça fait mal ? », lui avait lancé un supporteur du bord de la pelouse. La réponse de Savanier avait fusé : « Quand tu touches 210 000 euros par mois, non. »

L’extrait vidéo, largement diffusé sur les réseaux sociaux, avait immédiatement fait réagir des supporteurs héraultais déjà exaspérés par la situation sportive très inquiétante du club : après 15 journées de championnat, Montpellier occupe la dernière place du classement en Ligue 1, à respectivement 3 et 4 points du Havre (17e) et de l’AS Saint-Etienne (16e), barragiste. Le MHSC craint à juste titre de retrouver, dès la saison prochaine, la deuxième division, que le club n’a plus fréquentée depuis l’exercice 2008-2009.

Une réunion avec le président Nicollin

Le 23 décembre, au surlendemain de la déroute en Coupe de France, le club publiait ses excuses sur X, en précisant « ne pas cautionner ces paroles qui ne reflètent ni les valeurs du club ni celles de son capitaine ». « Je regrette sincèrement cette réaction à chaud. Je traverse, comme l’équipe, une période compliquée, mais cela ne justifie pas mes paroles », avait également reconnu Téji Savanier.

Cet acte de contrition n’avait pas suffi aux membres de la Butte Paillade 91, le principal groupe ultra du MHSC, qui déclarait dans un communiqué en date du 24 décembre : « Nous attendions des conséquences et des décisions fermes après cet épisode. Au lieu de cela, nous avons eu droit à un communiqué laconique. (…) Jusqu’à quand les dirigeants, et en premier lieu [Laurent] Nicollin [le président du MHSC], vont-ils tolérer que l’on salisse le club de cette manière ? »

Marqué par cet événement et la première partie de saison catastrophique de son équipe, Laurent Nicollin, patron du club depuis le décès de son père, Louis Nicollin, en 2017, a organisé une réunion avec l’ensemble des joueurs vendredi matin. C’est lors de ce rendez-vous que la décision de retirer le brassard de Téji Savanier a été dévoilée. Becir Omeragic ou Jordan Ferri pourrait être désigné capitaine pour le match sur la pelouse du Groupama Stadium de Décines-Charpieu (Rhône), samedi soir.

Des joueurs « désabusés, inquiets, avec la tête ailleurs »

Le dirigeant montpelliérain et les supporteurs du club espèrent désormais une réaction sur le terrain, mais la tâche s’annonce difficile pour une équipe à la dérive, qui va affronter un Olympique lyonnais en confiance, qui est actuellement 6ᵉ du championnat. Jean-Louis Gasset, l’entraîneur du MHSC, a confié, jeudi, en conférence de presse, que certains de ses joueurs sont « désabusés, inquiets ou ont la tête ailleurs ».

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Le marché des transferts hivernal, qui s’est ouvert le 1ᵉʳ janvier, pourrait, en effet, entraîner le départ de certains membres de l’effectif. En difficulté sur le plan sportif, Montpellier l’est également au niveau de ses finances depuis de longs mois et le club devra d’abord vendre avant de pouvoir penser à se renforcer dans l’espoir de se maintenir en Ligue 1 en fin de saison. Malgré tout, Gasset se veut optimiste : « On a encore notre avenir entre nos mains. Il faut remettre l’église au milieu du village et repartir avec un bon état d’esprit. »

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Depuis son arrivée, à la mi-octobre, pour remplacer Michel Der Zakarian, premier entraîneur limogé en Ligue 1 cette saison, Gasset n’a pourtant remporté qu’un seul match, face à Brest (3-1), le 10 novembre. « Il faudra changer beaucoup de choses pour pouvoir avoir un espoir de remplir la mission de se sauver en Ligue 1. Beaucoup de choses », avait soufflé le technicien de 71 ans après l’humiliante défaite face au Puy. Les premières conséquences de ce revers se sont donc fait sentir ces derniers jours. Après avoir touché le fond, le MHSC espère désormais retrouver un peu d’air dans les prochaines semaines.

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