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Histoires Web dimanche, septembre 14
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« Denis Roche dans les plis du temps », collectif, Seuil, « Fiction & Cie », 144 p., 19 €, numérique 14 €.

Il y a dix ans disparaissait Denis Roche (1937-2015), figure atypique du monde des lettres et des arts. Cet écrivain batailleur, qui était aussi éditeur et photographe, avait mené plusieurs combats sur un même front : celui de l’art moderne, qu’il considérait comme sa « seule trajectoire ». Poète associé à la revue d’avant-garde Tel Quel, Denis Roche a publié de nombreux textes lyriques et expérimentaux, comme Forestière Amazonide ou Eros énergumène (Seuil, 1962 et 1968). Il a aussi traduit des œuvres d’Ezra Pound, de Charlotte Brontë, de Dylan Thomas, et édité plus de trois cents ouvrages aux éditions du Seuil, dans la très éclectique collection « Fiction & Cie », qu’il avait fondée en 1974 et dirigée jusqu’en 2004, avant de passer la main à Bernard Comment.

Si Denis Roche avait renoncé à écrire de la poésie en 1972, déclarant qu’elle était désormais « inadmissible », c’est-à-dire frappée d’obsolescence, il n’avait cependant pas tourné le dos à la création. La photographie l’a accompagné jusqu’à sa mort. Il utilisait l’appareil photo – le « boîtier de mélancolie », disait-il – pour jouer avec le temps en fixant des vertiges : les innombrables instantanés que Roche a agencés dans ses livres d’images, entre le journal intime et le carnet de voyage, sont comme de lointains échos aux poèmes qu’il avait jadis écrits. « Laissons aux photos d’être des ricochets, et aux phrases d’être des poursuites », expliquait-il.

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