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« Vendredi matin, à 8 heures, des factions militaires sont entrées dans Banias avec des milices de la région, notamment de Bayda [un village situé à 12 kilomètres au sud], où un massacre avait été commis du temps du régime Al-Assad. Il y avait des étrangers avec eux, des Turkmènes et des Tchètchènes. Ils ont commencé à tuer des habitants. Ils étaient partout », raconte un habitant d’un quartier alaouite de cette ville où cohabitent plusieurs confessions, située sur le littoral syrien. Ce témoin, comme tous ceux joints par téléphone par Le Monde, a requis l’anonymat pour sa sécurité.

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Les Syriens de confession alaouite, une branche dissidente du chiisme, subissent, depuis vendredi 7 mars, des violences d’une ampleur sans précédent depuis la chute du président Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024. Pour avoir constitué, de gré pour certains, de force pour la plupart, la base du pouvoir du clan Al-Assad, ils sont jugés complices des crimes que celui-ci a perpétrés en cinquante-quatre années de règne, dont treize de guerre civile, contre la population.

Dans les bastions alaouites de l’ouest et du centre du pays, des civils ont été pris pour cibles en marge des combats meurtriers qui ont opposé les forces de sécurité, issues de la coalition de groupes islamistes emmenés par Hayat Tahrir Al-Cham (HTC, Organisation de libération du Levant), au pouvoir, à des membres de milices loyales au clan Al-Assad. Selon un bilan provisoire, établi samedi dans la soirée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 745 civils alaouites ont été tués dans les régions côtières et les montagnes de Lattaquié. Les combats entre les forces de sécurité et les miliciens pro-Assad ont fait 273 morts.

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