Au lendemain de la découverte de dégradations de plusieurs dizaines de plaques de sépultures dans le tata sénégalais de Chasselay (Rhône), une nécropole dédiée aux tirailleurs sénégalais, le président de la République a condamné ces actes. « Honte et indignité », s’est-il insurgé, dans un message posté sur X, ajoutant : « Les Français savent ce qu’ils doivent aux tirailleurs sénégalais. Morts pour la France. »
Outre les dégradations de plaques de sépultures, des inscriptions se référant au « vaudou » ont aussi été peintes sur les murs d’enceinte de ce lieu de mémoire où sont inhumées 196 personnes, avait fait savoir mercredi la préfecture du Rhône. « La profanation du tata sénégalais de Chasselay et de la mémoire des tirailleurs est une honte pour ses auteurs. Les services de l’Etat mettent tout en œuvre pour assurer une remise en état rapide de la nécropole », a déclaré la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, sur X, mercredi.
« S’attaquer à nos morts, c’est s’en prendre à la France elle-même. La profanation du tata sénégalais de Chasselay est une insulte à notre mémoire et à ceux qui sont tombés pour notre liberté. Nous ne laisserons rien passer », a de son côté réagi, le même jour, la ministre déléguée chargée des anciens combattants, Patricia Miralles. Elle a précisé qu’une plainte a été déposée par l’Office national des combattants et victimes de guerre.
Les tirailleurs sénégalais étaient un corps d’infanterie de militaires recrutés dans les colonies françaises d’Afrique subsaharienne et qui se sont battus pour la France notamment pendant les deux guerres mondiales.
Emmanuel Macron leur a rendu hommage en août pour leur contribution au débarquement allié de Provence, dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la Libération de la France et de la fin de la seconde guerre mondiale. Le président français a aussi reconnu fin novembre que les forces coloniales françaises avaient commis un « massacre » contre les tirailleurs africains en 1944 près de Dakar, à Thiaroye. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a alors salué un « pas important » vers la vérité.