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Les électeurs n’ont pas encore voté, mais les hostilités relatives au « domaine réservé » d’Emmanuel Macron en matière de défense et de politique étrangère, dans l’hypothèse d’une cohabitation avec le Rassemblement national (RN), ont déjà commencé. Alors que le RN a plutôt tenté d’arrondir les angles sur ces questions depuis le début de la campagne pour les élections législatives anticipées, dont le premier tour doit avoir lieu dimanche, Marine Le Pen a lancé l’assaut, mercredi 26 juin, à travers une interview accordée au Télégramme, dans laquelle elle a estimé que le titre de « chef des armées » du président était un simple « titre honorifique ».

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« Chef des armées, pour le président, c’est un titre honorifique puisque c’est le premier ministre qui tient les cordons de la bourse. Jordan [Bardella, chef du RN] n’a pas l’intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges », a développé Mme Le Pen, interrogée sur la façon dont un éventuel futur premier ministre issu des rangs de son parti pourrait s’entendre avec M. Macron. « Sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes », a-t-elle également insisté, même si l’exécutif, faute d’avancées concrètes, a depuis plusieurs semaines commencé à déminer cette option, en parlant « d’instructeurs » dans le cadre d’une « coalition » d’Etats volontaires, plutôt que de « troupes ».

La réponse du camp présidentiel à la saillie de Marine Le Pen n’a pas tardé et est venue, dès jeudi après-midi, d’un tweet du ministre des armées, Sébastien Lecornu. « Suivant la Constitution, le président est, en effet, garant – vous entendez bien ? – garant de l’indépendance et de l’intégrité du pays, ainsi que des traités qui l’engagent. Bref, il répond de la France », a tweeté M. Lecornu, citant des propos du général de Gaulle, lors de son discours télévisé de septembre 1962. Des propos adossés à des captures d’écran de la Constitution, définissant les pouvoirs attribués au président de la République. Notamment une photo de l’article 15 qui dispose que le président est bien le « chef des armées ». Sollicité, l’Elysée n’a pas voulu faire de commentaires supplémentaires.

« Message très grave »

En cas de victoire du RN et de cohabitation, « il y aurait une forme de dispute entre le premier ministre et le président de la République pour savoir qui a le rôle de chef des armées, s’est alarmé de son côté le premier ministre, Gabriel Attal, lors du débat qui l’opposait, jeudi soir, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, et à Jordan Bardella. C’est un message envoyé aux puissances mondiales, au monde entier, qui est un message très grave pour la sécurité des Français ».

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