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LCP – SAMEDI 16 NOVEMBRE À 13 H 30 – MAGAZINE

L’urgence climatique fait que l’heure n’est plus à se voiler la face. « Fos, Le Havre et Dunkerque, c’est 50 % des émissions de gaz carbonique de toute la France », énonce René Raimondi, maire sans étiquette de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres à l’ouest de Marseille, qui héberge un des complexes industriels et pétrochimiques les plus polluants de France – et néanmoins indispensable à l’économie de la ville et du pays.

Il est donc logique que Fos soit un fer de lance du plan décarbonation, lancé il y a deux ans par le président Emmanuel Macron avec une cinquantaine d’industriels. L’objectif fixé est de diminuer par deux les émissions de CO2 en dix ans, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

La journaliste Marion Becker s’est rendue sur place pour tirer un premier bilan de ce chantier environnemental titanesque, chiffré à plus de 11 milliards d’euros d’investissement. Son reportage – à ne pas rater – est multidiffusé dans « LCP Le Mag ». Il révèle, au-delà des divers projets mis en chantier et des techniques utilisées, une évolution certaine des comportements, tant des industriels que des populations.

« Mécanisme de survie »

« On ne peut pas s’être battu pendant vingt ans contre les pollutions et aujourd’hui ne pas accompagner cette décarbonation », résume de son accent chantant le maire, un enfant du pays qui a connu l’installation d’Esso, puis d’Air liquide, de Pechiney et des autres dans les années 1960. Sa ville, longtemps montrée du doigt, se retrouve aujourd’hui à la pointe dans la transition écologique. « Que Fos soit au cœur de ce mécanisme de survie, ça me rend fier. »

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Concrètement, Petroineos Lavéra, le plus gros site pétrochimique et de raffinage du sud de la France, a commencé en 2014 son projet de décarbonation, Blue Sky. « Pour moins polluer, il faut d’abord moins consommer », explique la journaliste. Ensuite, la raffinerie, qui tourne au gaz et au pétrole, développe un projet d’électrification pour 2025.

Derrière la communication – « On peut travailler dans la pétrochimie et être sensible à l’environnement », dit l’ingénieur Damien François –, la raffinerie joue sa survie, alors que les moteurs thermiques neufs cesseront d’être vendus en 2035. « Quel est l’avenir d’une industrie pétrochimique dans un monde décarboné ? », demande la journaliste à Frédéric Python, le PDG de Petroineos Lavéra. « Devenir une plateforme multiénergie et fabriquer des e-fuel », dit-il hésitant.

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Le remplacement de l’hydrogène fossile par de l’hydrogène renouvelable est au centre de cette mutation forcée. On le retrouve dans d’autres projets, comme Jupiter 1000 – production de méthane de synthèse pour l’aviation – ou GravitHy, première usine de production de fer bas carbone. Le littoral doit, de son côté, se métamorphoser en « hub » de l’éolien offshore.

Tout cela avec l’assentiment notable de la population. Seul le projet de Géosel, qui prévoit de recouvrir les étangs de panneaux photovoltaïques, inquiète les habitants. Les caméras ont donc suivi une réunion qui n’a de concertation que le nom. Hors de l’enceinte toutefois, un opposant admet : « Il est difficile d’être contre la décarbonation. »

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Décarbonation : nouvel air pour Fos, de Marion Becker et Pierre-Yves Deheunynck (Fr., 2024, 26 min), aussi le 18 novembre à 14 heures, le 22 à 20 h 30. En replay sur LCP.fr.

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