Etoile montante
Dans Météors, d’Hubert Charuel, fresque sur une amitié masculine en salle le 8 octobre, Idir Azougli interprète Dan, un rêveur entravé par son alcoolisme. Ce rôle marque la quatrième apparition de l’acteur dans une fiction au cours des douze derniers mois. On l’a ainsi vu au cinéma en amoureux d’une apprentie candidate de télé-réalité dans Diamant brut (2024), d’Agathe Riedinger, puis dans des séries, policière (Cimetière indien, sur Canal+) ou comique (Young Millionaires, sur Netflix). « Même sans casquette, je suis le capitaine de mon propre navire », revendique le Marseillais boute-en-train de 29 ans, débit mitraillette et voix voilée. « Ah, ma voix ! Elle n’est pas coordonnée à ma tête. Quand, ado, je parlais à des filles au téléphone et qu’on se rencontrait ensuite, elles me disaient : “Je m’attendais pas à ça !” Mais aujourd’hui, ma voix, c’est mon authenticité. »
Rêveur en série
Fils d’un père « bidouilleur » et d’une aide-soignante, morts lorsqu’il avait 4 puis 17 ans, Idir Azougli a grandi dans les quartiers nord de Marseille et était mordu de skate, de basket et de rap. « Je changeais de rêve toutes les cinq minutes, se souvient-il. De 15 à 18 ans, je faisais des stages en lunetterie, je m’imaginais opticien. » La majorité venue, s’ouvre une « période de zonage », qui s’achève par treize mois de prison aux Baumettes. « En sortant, je me suis dit qu’il fallait que j’arrête mes conneries de voyou de petit chemin. » Quelques mois plus tard, une femme l’aborde devant un arrêt de tramway, tandis qu’il fait les cent pas en survêtement. « Elle me parle cinéma, je dis pourquoi pas… » Il décroche un second rôle dans Shéhérazade, romance brutale de Jean-Bernard Marlin, qui fit sensation en 2018. Sept ans plus tard, Idir Azougli vit toujours à Marseille et continue d’appeler chaque semaine Cendrine Lapuyade, qui l’a repéré : « Elle a changé ma vie. »
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