Meilleures Actions
Histoires Web vendredi, janvier 31
Bulletin

Malgré quelque 80 kilomètres à parcourir contre le courant, des saumons atlantiques parviennent à rejoindre chaque année le barrage de la station hydroélectrique installée à Navarrenx, dans les Pyrénées-Atlantiques. Pour remonter le gave d’Oloron et se reproduire, ces migrateurs empruntent une « passe à poissons », où une caméra scrute leurs passages. En 2023 et 2024, 520 et 715 spécimens ont été ainsi recensés, loin des 1 680 adultes observés par an, en moyenne. Depuis le début des comptages, jamais un tel bilan n’avait été constaté.

Face à la baisse des populations, une suspension anticipée de la pêche du saumon atlantique avait été décidée par les autorités en 2024. Elle va se prolonger en 2025. Enjointes en novembre 2024 par le tribunal administratif de Pau, à la suite d’une demande de l’association Défense des milieux aquatiques, de prendre les mesures « nécessaires » pour que la pêche professionnelle dans le bassin de l’Adour « ne porte pas atteinte aux objectifs de conservation des saumons », les autorités préparent plusieurs arrêtés préfectoraux. Ces documents doivent conduire « à l’interdiction de la pêche pour toute l’année », indique la préfecture au Monde. Le projet actuel prévoit de conditionner la pêche au respect de la limite de conservation de l’espèce, c’est-à-dire à un minimum de géniteurs.

Cette prochaine mesure dans l’Adour s’ajoutera aux interdictions de pêche déjà signées mi-janvier pour les cours d’eau du bassin Seine-Normandie, et fin décembre 2024 pour ceux de Bretagne. Celles-ci sont applicables en 2025 aux pêcheurs professionnels et de loisir et incluent les zones maritimes. Ces bassins, qui abritent avec l’Adour les populations de saumons atlantiques les plus importantes en France, font face à des baisses d’effectif du même ordre dans les cours d’eau.

Un déclin observé « partout »

« A l’échelle normande, au milieu des années 2010-2020, on était à environ 1 000 saumons adultes ; en 2023 et en 2024, nous sommes tombés à respectivement 234 et 310 géniteurs », estime Florian Deshayes, directeur de Seine-Normandie Migrateurs, un observatoire chargé par la fédération de la pêche du suivi des populations. Ses homologues en Bretagne font état d’un « niveau critique qui ne permet plus d’assurer un nombre suffisant de reproducteurs » et d’une division par deux du nombre estimé de juvéniles. Ces constats sont aussi observés dans des endroits interdits à la pêche depuis des décennies, comme le bassin de la Loire.

Il vous reste 62.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.