Le Polonais Karol Wojtyla (1920-2005) – élu pape en octobre 1978 sous le nom de Jean Paul II – et l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, devenu en mars 2013 le pape François, ont ouvert le chapitre de la papauté médiatique et planétaire. Jean Paul II fut ainsi le premier pontife non italien depuis plus de quatre siècles.
Pour la première fois, on entendra à Rome la voix des croyants slaves et de cette « Eglise du silence » écrasée par l’oppression soviétique. Avec François, ce fut la fin des papes européens et l’émergence des continents du Sud. Comptant près de la moitié des catholiques dans le monde, l’Amérique latine s’est ainsi hissée au sommet de l’Eglise « romaine » pendant les douze années de son pontificat.
Célébrés comme des « stars », ils incarnaient tous deux une sorte de « mondialisation » de l’Evangile. Jean Paul II, pape missionnaire – 104 voyages hors d’Italie en vingt-six ans de règne –, et François, pape jésuite, porteur comme son homonyme d’Assise de l’espérance des masses pauvres, ont mis en œuvre une nouvelle évangélisation d’un monde où la foi chrétienne menace de disparaître : au Proche-Orient qui l’a vu naître, d’où les héritiers des premiers fidèles du Christ sont contraints de fuir ; dans l’Europe sécularisée, où le christianisme a grandi, s’est imposé et a dominé pendant des siècles, avant de refluer ; dans les continents neufs où son expansion est brimée par la guerre, la pauvreté, l’oppression, l’exploitation.
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