David Nicholls pouvait prendre le métro, le bus ou un taxi. Il a préféré marcher une bonne heure pour aller de la gare du Nord, où l’a mené son Eurostar, jusqu’à son hôtel, dans le quartier de Montparnasse. Où qu’il se trouve, l’écrivain britannique se déplace essentiellement à pied et se chausse en conséquence – pour le prouver, il montre ses baskets sous la table.
Cela n’étonnera pas les lecteurs de Rendez-vous ici, son nouveau roman, exquise comédie romantique douce-amère dont l’essentiel se déroule le temps d’une randonnée dans le nord de l’Angleterre, où transparaît son goût pour cette activité. « Adolescent, j’étais un garçon prétentieux qui jouait les poètes maudits en faisant de grandes marches solitaires, explique en souriant le presque sexagénaire, né en 1966. Je vivais dans un coin industriel et assez moche du Hampshire, sur la côte sud, où je finissais toujours par croiser une usine, un supermarché, une grande route, alors mon exaltation retombait. Puis ça m’est un peu passé. Mais au cours des quinze dernières années, je suis devenu assez accro à cet exercice – le seul que je supporte. Dès que j’ai du temps devant moi, je saute dans un train pour aller marcher, parfois avec ma famille ou des amis, mais je préfère de loin le faire seul. » Il en profite pour écouter des podcasts ou de la musique, réfléchir à ses travaux en cours, prendre des photos, très rarement des notes, sinon jamais. « J’ai toujours dans la poche un carnet, au cas où. Mais je ne me souviens pas de la dernière fois où j’y ai noté quelque chose. »
Il vous reste 85.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.