L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
La beauté de When the Light Breaks éclate dès le premier plan du film. On y découvre, de dos, Una (Elin Hall), contemplant le soleil qui se couche sur l’océan. Tout près d’elle se tient Diddi (Baldur Einarsson). Il entre dans le cadre. La jeune femme au physique à la Jean Seberg et le jeune homme tendre derrière ses allures viriles posent ensemble pour un selfie, isolés, au milieu de ce paysage enchanteur. Amoureux.
On comprend très vite, à leur échange, qu’un voile d’ombre couvre leur relation. Ils ne peuvent se voir jusqu’ici qu’en secret, mais bientôt les choses vont changer, promet Diddi. Le lendemain, il doit rencontrer sa petite amie, Klara (Katla Njalsdottir), pour rompre avec elle. Sauf qu’il n’arrivera jamais à destination. Diddi meurt dans un accident de voiture, qui fait de nombreuses victimes, au cœur d’un tunnel gagné par les flammes.
When the Light Breaks explore, dans les heures suivant le drame, l’onde de choc du deuil sur un petit groupe d’amis islandais autour desquels se retrouvent Una et Klara. Avec ce quatrième long-métrage, le réalisateur Runar Runarsson reste fidèle à une esthétique – il tourne ses films en décor naturel, en 16 mm dont il apprécie la sensibilité – autant qu’à une éthique : rendre compte, par les moyens du cinéma, de la complexité de l’expérience humaine. Avec un intérêt particulier pour les âges frontières. Comme un peintre, il dessine ses personnages presque adultes par petites touches contrastées, n’omettant jamais de déposer un peu de lumière dans l’obscurité.
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