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L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Hiver 1944, un écrin de forêt et de neige, comme à l’abri du monde. Sur les cimes du Trentin-Haut-Adige, en Italie, un village reculé, Vermiglio, où la vie se déroule au ralenti. Presque imperturbable au chaos de ces temps si troublés. Loin de la fureur des combats dont on perçoit à peine le son d’un avion, tout ici n’est que murmure et chuchotement. Mais le conflit mondial a bien des manières de se rappeler à ceux qui vivent là.
Filmer la guerre sans la montrer. C’est le pari que réussit Maura Delpero avec Vermiglio ou la Mariée des montagnes, Grand Prix du jury à la Mostra de Venise en 2024. Pour son deuxième long-métrage de fiction, la réalisatrice de Maternal (2019) est retournée dans le village du nord-est de l’Italie où a grandi son père, récemment décédé. C’est là, sur quatre saisons, qu’elle redonne vie au quotidien de cette communauté d’âmes fidèle à ses traditions rurales et chrétiennes.
Son film est d’une immense douceur et d’une beauté de tous les plans, imaginés comme des tableaux. Les paysages alpestres, d’un blanc immaculé d’abord, puis peu à peu rattrapés par un vert printanier, sont magnifiés dans toute leur grandeur. La lumière naturelle et les éclairages à la bougie cisèlent les intérieurs d’un clair-obscur qui oscille entre un jaune chaleureux et la froideur de teintes bleues.
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