Meilleures Actions
Histoires Web lundi, septembre 16
Bulletin

C’est la fin d’un feuilleton industriel qui aura connu de nombreux rebondissements. Le laboratoire Servier, propriétaire du fabricant de génériques Biogaran, a annoncé, vendredi 6 septembre, qu’il renonçait pour le moment à céder sa filiale, estimant que les offres déposées ne répondaient pas entièrement aux critères fixés par le groupe.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Biogaran : les législatives compliquent encore plus la vente du fleuron français des médicaments génériques

L’annonce a été faite aux salariés de Biogaran vendredi matin. Depuis plusieurs mois, ces derniers s’inquiétaient de l’avenir du laboratoire pharmaceutique, qui compte 240 collaborateurs, et dont dépendent également plusieurs milliers d’emplois à travers son réseau de sous-traitants. « Nous avons reçu plusieurs marques d’intérêt. Ces dernières ne répondaient cependant pas à l’ensemble de nos critères de création de valeur pour l’entreprise, les collaborateurs, mais aussi pour les acteurs industriels et les patients. D’où notre décision de mettre fin aux discussions », précise-t-on chez Servier.

Plusieurs candidats, dont les laboratoires pharmaceutiques indiens Aurobindo et Torrent, mais aussi le fonds d’investissement britannique BC Partners, et l’industriel lyonnais Benta, s’étaient lancés, ces derniers mois, dans la course au rachat du numéro un des génériques en France, qui écoule près de 320 millions de boîtes de médicaments dans l’Hexagone chaque année.

De vives réactions

Selon une source proche du dossier, plusieurs des offres déposées auraient atteint « plus de 1 milliard d’euros ». La possibilité d’une vente à un acteur étranger du groupe tricolore avait cependant suscité de vives réactions, certains redoutant une perte de souveraineté nationale en cas de délocalisation de la production.

Les quatre prétendants avaient notamment été reçus à Bercy au cabinet du ministre délégué démissionnaire Roland Lescure, peu avant l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, afin de discuter des « lignes rouges » que le gouvernement prévoyait d’imposer en cas de rachat. Vendredi, le ministre s’est félicité de l’annonce de Servier, saluant une décision « très sage ». Du côté des sous-traitants de Biogaran, c’est aussi le soulagement : « Nous ne nous y attendions pas. C’est une très bonne nouvelle », confie l’un d’entre eux.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Face aux prix bas, l’industrie du médicament générique sonne l’alarme

Le choix du laboratoire d’arrêter les discussions s’explique aussi en partie, selon Servier, par « les incertitudes politiques et réglementaires ». L’absence de visibilité sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2025, qui doit notamment décider des orientations à donner sur la clause de sauvegarde, aurait pesé sur le projet de vente. Cette contribution spécifique au secteur pharmaceutique, qui permet à l’Etat de contrôler les dépenses de médicaments, et dont le montant explose ces dernières années, est en effet scrutée avec beaucoup d’attention par les laboratoires.

Il vous reste 12.68% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.