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La séquence de sabordage de Sébastien Lecornu, après l’annonce de la composition de son nouveau gouvernement, nous enfonce un peu plus dans la migraine infernale que nous procure la vie politique française. Les mêmes visages, les mêmes logiques, les mêmes impasses. Une France qui gronde et se heurte encore à un mur de mépris et d’indifférence. Cette surdité démocratique, cette incapacité du pouvoir à entendre la demande de changement, de façon itérative, ne signe plus seulement la faillite de la vie politique intérieure du pays : elle devient une faille stratégique, dans un contexte de guerre hybride en Europe, où la déstabilisation interne est l’arme principale des puissances adverses, et notamment de la Russie.

Depuis plusieurs années, la France est la cible de campagnes d’ingérences russes qui cherchent à exploiter ses divisions. Cette stratégie rodée s’appuie sur l’espèce de prédisposition historique à « défier l’autorité » qui caractériserait les Français. De la Révolution française aux mouvements sociaux contemporains, le rapport conflictuel entre le peuple et l’Etat semble constant. Les ennemis de la France l’ont compris : pour affaiblir le pays, il suffit d’entretenir ce rapport, d’alimenter la fracture, d’entretenir une culture de la colère.

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Les épisodes récents en témoignent : têtes de cochons déposées devant des mosquées, mains rouges ou étoiles de David sur les devantures, ces mises en scène parviennent à nourrir instantanément la haine, à dresser les Français les uns contre les autres, peu importe qui sont les commanditaires identifiés in fine. Ces actions parviennent, en outre, à réactiver les vieilles figures de « l’ennemi intérieur » que le pouvoir établi n’a cessé de réinventer au cours de l’histoire – tour à tour le juif, le communiste, l’immigré maghrébin, aujourd’hui le musulman radical.

La véritable inquiétude tient à ce que l’Etat lui-même alimente cette mécanique. A force de désigner des menaces internes, il alimente cette vulnérabilité et encourage la défiance. Dans un contexte de guerre hybride, la fragilité intérieure entretenue fait plus de dégâts que l’hostilité adverse qu’il chercherait à combattre.

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