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Histoires Web jeudi, mars 13
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Dès son titre, Min el Djazaïr (2023), aux sonorités venues d’ailleurs – littéralement « de l’Algérie » –, et les premières notes de la musique judéo-arabe jouée en direct sur le plateau par la musicienne et compositrice Jina di Najma, la création de la Compagnie Hékau plonge le public dans un dépaysement sonore. Tandis que la voix de la narratrice, Jina di Najma, égrène les noms de différents lieux emblématiques de la ville d’Alger dans les années 1950 – le port, la casbah, la rue de la Lyre et son marché, la Grande Synagogue… – des silhouettes de bâtiments en papier découpé sont projetées sur des draps blancs, donnant peu à peu naissance à toute une architecture en théâtre d’ombres.

Pour évoquer un épisode souvent oublié de la guerre d’Algérie, le départ forcé, en 1962, au moment de l’indépendance, de plus de 100 000 juifs qui vivaient dans ce pays depuis l’Antiquité, Nicole Ayach, comédienne et cofondatrice de la Compagnie Hékau, en 2017, s’est associée à Sarah Melloul, autrice-dramaturge et chercheuse spécialiste de l’Afrique du Nord.

A partir d’archives historiques, visuelles et sonores, et de souvenirs familiaux, elles ont imaginé une fiction mettant en scène deux sœurs, Babeth et Simone, vivant à Alger au début des années 1950. Elles sont filles d’un marchand de tissus installé dans le quartier juif de la ville depuis cinq générations, et leur destin, sur une décennie, est emblématique de celui de ces habitants « trop juifs pour être pieds-noirs et trop français pour être algériens », comme le dit la narratrice au cours de la représentation.

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