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C’est l’un des points qui fut le plus surveillé par les services du ministère de la justice dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Paris : les prisons franciliennes seront-elles en mesure de répondre à une éventuelle arrivée exceptionnelle de détenus ?

Dans sa circulaire de janvier, Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, mettait l’accent sur les plans d’action prioritaire, parmi lesquels une politique répressive accrue. Ainsi, le garde des sceaux écrivait qu’il fallait une « mise en place d’une politique pénale déterminée prévoyant des réponses rapides, fortes et systématiques à l’ensemble des infractions pénales ayant pour objet ou pour effet de troubler le bon déroulement des Jeux olympiques et paralympiques 2024 ».

Etaient particulièrement visés les faits de menaces ou de violences sexistes et sexuelles, les infractions commises en raison de l’orientation sexuelle, d’une religion ou de toute autre cause de discrimination, l’utilisation de drones à des fins détournées, le survol d’un aéronef sur une zone interdite, ou encore les fausses alertes à la bombe. Les juridictions se sont organisées en conséquence, avec notamment des audiences supplémentaires de comparutions immédiates.

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Difficile d’agir sur certains maillons de la chaîne pénale sans en affecter l’ensemble : une répression accrue signifie plus d’arrestations, plus de procédures et donc – éventuellement – plus de condamnations à de la prison ferme. Or, la prison française connaît une crise structurelle de surpopulation carcérale avec une densité moyenne de plus de 126 %, selon les chiffres du ministère de la justice.

A la limite de l’asphyxie

Selon la direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris, qui recouvre la région Ile-de-France, où se dérouleront la majorité des épreuves des Jeux, la densité atteint globalement plus de 138 %. Parmi les établissements pénitentiaires, les maisons d’arrêt (courtes peines et prévenus) sont particulièrement touchées, avec près de 153 % d’occupation.

En Ile-de-France, douze établissements sont à la limite de l’asphyxie et dépassent les 120 % de densité, dont huit maisons d’arrêt. Par exemple : Bois-d’Arcy (Yvelines), 240,5 % ; Villepinte (Seine-Saint-Denis), 179 % ; Nanterre, 175 % ; la Santé, à Paris, près de 152 % ; Fresnes (Val-de-Marne), près de 140 %.

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Du côté de la chancellerie, on se montre rassurant et on met en avant que, dans le cadre du plan de création de 15 000 nouvelles places nettes d’ici à 2027, « 886 places permettront d’accueillir les personnes incarcérées ». Elles se situent à Meaux-Chauconin-Neufmontiers (Seine-et-Marne), Osny-Pontoise (Val-d’Oise), Fleury-Mérogis (Essonne) et Noisy-Le-Grand (nouvelle prison en Seine-Saint-Denis).

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