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Mathéo l’avoue : les cours en visioconférence lui semblaient comme un « truc facultatif », voire comme un « moment de détente ». « Si l’intitulé du cours n’était pas passionnant, je suivais d’une oreille lointaine. » De 2022 à 2024, le jeune homme était étudiant dans une école de commerce généraliste, à Lille. Le pourcentage de cours en distanciel n’était pas particulièrement élevé – de 10 % à 15 %, selon lui –, mais ces moments n’étaient clairement pas les plus productifs de la formation. « Je dirais que 60 % des étudiants n’étaient pas attentifs », estime Mathéo (il n’a pas souhaité donner son nom de famille), qui a, depuis, changé de voie.

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Quatre ans après l’épidémie de Covid-19, qui avait vu le recours à la visioconférence exploser dans les écoles pour contourner le confinement, la part de cours en distanciel est revenue à des proportions plus raisonnables dans l’enseignement supérieur, mais ils n’ont pas disparu. Selon l’enquête 2023 sur les conditions de vie des étudiants, réalisée par l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), « 62 % des étudiantes et étudiants déclarent encore suivre, souvent ou ponctuellement, des cours en visioconférence ».

Un taux qui varie fortement selon les formations : « Peu fréquentes en STS [sciences, technologies et santé] ou en CPGE [classes préparatoires aux grandes écoles], ces nouvelles modalités pédagogiques affectent, en premier lieu, les étudiants en école de commerce, où 85 % des inscrits ont suivi des cours en visioconférence depuis la rentrée [60 % ponctuellement, 25 % souvent]. »

Or, selon l’OVE, toutes filières confondues, « le niveau de satisfaction des étudiantes et étudiants diminue à mesure que la proportion de ces enseignements augmente ». Lorsque tous les cours sont en visioconférence, 54 % des élèves se disent satisfaits ou très satisfaits de leurs études contre 65 % pour ceux dont les cours ont lieu sur le site.

Travail de scénarisation

Alors, épidémie de visioconférences dans les « business school » ? « Non, défend Alice Guilhon, directrice de Skema Business School et ancienne présidente de la Conférence des directeurs des écoles françaises de management (CDEFM). Après la crise liée au Covid-19, les étudiants nous ont clairement fait passer le message qu’ils voulaient revenir sur le site. Aujourd’hui, il y a entre 10 % et 15 % de cours en ligne en moyenne dans nos écoles et l’on sait bien que cela ne doit pas dépasser 20 %. »

En outre, explique la responsable, il ne s’agit pas de simples cours, en direct, par écrans interposés, comme pendant la pandémie, mais de cours en ligne, asynchrones, qui nécessitent un travail de scénarisation par des professeurs et des moyens techniques importants, donc qui sont assez chers à concevoir. Sur le fond, ils seraient plutôt réservés aux cours théoriques ou de remise à niveau.

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