Désert. Le terme évoque, immanquablement, quelque immensité aride, une chaleur torride. C’est oublier que les deux plus grands déserts du monde sont polaires : l’Antarctique et l’Arctique, qui couvrent respectivement 14 et 13,7 millions de kilomètres carrés. Leurs surfaces s’amenuisent, mais restent bien plus vastes que le Sahara, avec ses 9 millions de kilomètres carrés – la France s’étend sur à peine plus d’un demi-million de kilomètres carrés.
Froid glacial, neige et gel, vents violents, rareté des ressources alimentaires : pour la faune et la flore, les contraintes sont extrêmes. Pour autant, « les déserts polaires concentrent des espèces animales et végétales uniques, parfaitement adaptées à ces environnements », indique Aude Lalis, spécialiste de la biodiversité polaire au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), à Paris.
Les animaux, d’abord. Il y a ceux qui optent pour la fuite, tels les caribous de la toundra ou les oies des neiges. Dès que l’hiver polaire se profile, ils se lancent dans de grandes migrations vers des contrées plus clémentes – parcourant jusqu’à 6 000 kilomètres par an pour les premiers, plus de 4 000 pour les secondes.
Il vous reste 83.42% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.