Le 24 mai, Danielle Horan avait prévu de faire un rapide saut chez Home Bargains, un magasin vendant des biens ménagers à Salford, près de Manchester. Mais au moment de passer à la caisse, on lui annonce qu’elle doit immédiatement quitter l’enseigne, car elle figure sur une liste de voleurs à l’étalage et son visage a été repéré par une caméra de reconnaissance faciale. « Tout le monde me regardait, j’étais morte de honte », relate cette propriétaire d’un salon de coiffure âgée de 50 ans.
Onze jours plus tard, la même scène se répète dans un autre Home Bargains, à Manchester. « Le gérant m’a dit que j’avais été bannie de tous les magasins de la chaîne », explique-t-elle. Ce n’est qu’après plusieurs jours d’échanges par e-mail avec Facewatch, la société qui fournit la technologie, qu’elle apprend que le système lui a faussement attribué un vol de rouleaux de papier toilette d’une valeur d’environ 10 livres (soit près de 12 euros).
Parmi les Etats démocratiques, le Royaume-Uni est celui qui a poussé l’usage de la reconnaissance faciale le plus loin. « L’ensemble des forces de police s’en sert, avec une hausse marquée depuis 2023 », relève Daragh Murray, spécialiste des nouvelles technologies et des droits humains à l’université Queen-Mary de Londres.
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