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Des dizaines de paravents repliés occupent deux places de parking. Un peu plus loin, du matériel sous plastique – tables de nuit, chaises, caissons sur roulettes – a été relégué vers d’autres emplacements. Tout près encore, dans le poste de commandement enterré qui accueillait la direction et les chefs de service, les six écrans – d’où l’on pouvait aussi bien suivre une chaîne nationale d’information que scruter le lancement de roquettes grâce aux caméras installées le long de la frontière avec le Liban – sont éteints. Installé dans le troisième sous-sol de son gigantesque parking de 20 000 mètres carrés, l’hôpital Rambam de Haïfa, dans le nord d’Israël, est sorti de sous-terre.
Pendant trois mois, les services du centre universitaire de soins, le plus important du nord d’Israël, ont transféré tous leurs patients ici, salles d’accouchement et soins intensifs compris. L’ordre avait été donné, non pas lorsque les roquettes du Hezbollah ont commencé à s’abattre sur cette partie du territoire, au lendemain de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 commis par des commandos du Hamas dans le sud du pays, mais après l’explosion, mi-septembre 2024, principalement au Liban, de milliers de bipeurs détenus par des membres du mouvement chiite libanais, que les services israéliens avaient réussi à piéger. Le 22 septembre, l’hôpital s’était enfoui sous terre.
Des lits dans le parking
Des bébés sont ainsi nés dans ce parking reconverti en moins de soixante-douze heures en hôpital fortifié. Un dispositif exceptionnel, conçu lors de la pandémie de Covid-19, mais qui n’avait jamais, jusqu’ici, été mis en pratique à cette échelle. Chaque numéro de place de stationnement avait été enregistré dans une liste informatique pour correspondre à… l’emplacement d’un lit. Plus d’un millier ont ainsi été répartis dans les travées sombres débarrassées des véhicules.
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