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LETTRE D’HAÏTI

Enserré entre une baie aux eaux translucides et des « mornes » (collines) aux pentes luxuriantes, le village de Labadie, dans le nord d’Haïti, a tout d’une carte postale des Caraïbes. Ce paisible bourg côtier au charme décrépit semble à mille lieues de la terreur qui règne dans les bidonvilles de Port-au-Prince, la capitale du pays, livrée à des bandes surarmées qui sèment la désolation depuis plusieurs années.

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Cependant, un air de mélancolie semble s’être abattu sur cette localité balnéaire de quelques milliers d’âmes. Dans le lagon couleur d’émeraude, une vingtaine de bateaux-taxis bariolés – baptisés Christ-capable, Confiance-en-Dieu ou encore Jezi-konnen (« Jésus sait », en créole) – se languissent sur les flots. « Il n’y a plus de touristes », grommelle Cassiani Orélis, patron d’un bateau-taxi depuis douze ans. « Ça fait six mois que les bateaux de croisière ne viennent plus. Il ne nous reste que la pêche et quelques petits boulots pour survivre », se désole ce père de famille de 47 ans.

Sur la péninsule située de l’autre côté de la baie, la station touristique privée de Labadee, au nom anglicisé pour séduire la clientèle américaine, est déserte. En avril, la compagnie américaine Royal Caribbean International, qui loue à l’Etat haïtien, depuis les années 1980, ce promontoire verdoyant entouré de plages, avait annoncé la suspension, jusqu’au mois d’octobre, des escales dans son port de croisière du nord d’Haïti.

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