Les déplacements forcés de population ont augmenté de façon continue depuis 2015 et frappent aujourd’hui plus de 123 millions de personnes. Ce constat est établi par le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), qui rend public son rapport annuel, jeudi 12 juin.
Qualifié d’« intenable », il résulte de diverses situations de guerre et de persécutions à travers le monde : le Soudan est désormais le pays le plus touché par les déplacements forcés de population, avec 14,3 millions de réfugiés et de déplacés internes, devant la Syrie (13,5 millions), l’Afghanistan (10,3 millions) et l’Ukraine (8,8 millions). « Au cours de la dernière décennie, le nombre de personnes déplacées de force a presque doublé », souligne le HCR, alors que les années 1990 avaient été marquées par une stabilisation. En raison de la fin de certains conflits, dans les Balkans, en Sierra Leone, au Liberia ou au Sud Soudan, ainsi qu’à la chute du régime des talibans, en 2001, des millions de réfugiés avaient pu rentrer chez eux.
La tendance s’est durablement retournée et n’est que très sensiblement atténuée par une hausse des mouvements de retour en 2024. A l’image de ceux permis par la chute du régime de Bachar Al-Assad, en décembre. « Près de 2 millions de Syriens ont pu rentrer chez eux après plus de dix ans de déracinement, souligne le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi. Le pays reste fragile. »
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