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Sidération, accablement, mais aussi jubilation. Le monde arabe a réagi dans le désordre à l’annonce, samedi 28 septembre, de la mort de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah libanais, soulignant la dimension particulièrement clivante de cette figure.

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Acteur majeur de l’histoire du Proche-Orient des trente dernières années, l’homme au turban noir était autant adulé pour son rôle de libérateur du Liban, en 2000, et sa capacité depuis cette date à tenir tête à Israël, qu’il était honni, pour son implication dans l’écrasement de la révolution syrienne et son assujettissement aux intérêts de l’Iran.

Ainsi, samedi soir, pendant qu’une foule en colère manifestait devant l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad, en brandissant l’étendard jaune du Hezbollah, des jeunes Syriens criaient leur joie et distribuaient des gâteaux à Idlib, dans le nord-ouest, le dernier réduit de l’insurrection anti-Assad.

Ambivalence

Cette ambivalence se retrouve dans les réactions officielles. La Syrie, alliée du Hezbollah au sein de « l’axe de la résistance », a dénoncé « une agression méprisable » et fustigé « le dédain de l’entité sioniste pour le droit international ». Le communiqué de Damas ajoute que « le peuple syrien n’oubliera jamais » le « soutien » apporté par Nasrallah, une référence au déploiement des forces du Hezbollah aux côtés de troupes loyalistes pendant la guerre civile syrienne (2011-2018), qui a contribué à la survie du régime Assad.

Ces mots tranchent sur la prudence extrême à laquelle le pouvoir syrien s’astreint depuis le début de l’escalade israélienne au Liban, à la mi-septembre. Les autorités de Damas savent qu’elles auraient beaucoup trop à perdre si elles se portaient au secours du Hezbollah, écrasé sous les bombes de l’armée israélienne. En signe de solidarité avec le mouvement chiite, le gouvernement syrien a proclamé trois jours de deuil officiel.

Sans surprise, les autres maillons du camp pro-iranien ont eux aussi dénoncé avec force l’élimination du « sayyed », le titre honorifique dont se parait Nasrallah, en tant que descendant du prophète. Les rebelles houthistes du Yémen, bombardés, dimanche, par l’aviation israélienne, ont déclaré que cet acte « renforcera [leur] détermination ». Le Hamas palestinien a stigmatisé un « acte terroriste lâche ». En Irak, pays qui ne fait pas formellement partie de « l’axe de la résistance » mais dans lequel opèrent une multitude de milices pro-iraniennes, le premier ministre, Mohamed Chia Al-Soudani, a qualifié l’assassinat de « crime » ayant « franchi toutes les lignes rouges ».

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