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Histoires Web mardi, février 25
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Pour amener de l’eau à ses chevaux, Carole Iskhakov a mis en place un système D. Chaque jour, elle doit prendre sa voiture, à laquelle elle a attaché une remorque avec une grande cuve retenue par des sangles. Pour aller chercher la précieuse ressource, elle emprunte les chemins de terre boueux à travers les parcelles de vignes – où le véhicule manque de s’enliser – et les petites routes de campagne. Agée de 53 ans, cette agricultrice installée à Saint-Bauzille-de-la-Sylve (Hérault), au milieu des vignes, démontre un moral d’enfer et un enthousiasme à toute épreuve. « Heureusement ! Sinon je n’aurais pas tenu longtemps dans ce milieu », affirme-t-elle.

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Cette mère de quatre enfants, qui travaillait auparavant dans le transport de marchandise en région parisienne, s’est reconvertie à 47 ans pour devenir éleveuse de chevaux espagnols. Un choix qu’elle assume, « une passion », dit-elle, mais qui ne doit pas masquer les obstacles. « Etre une femme en agriculture, c’est dur, et pas que physiquement », poursuit celle qui, plus d’une fois, a bien senti qu’on ne l’« entend[ait] pas ». « Nous ne sommes jamais prises au sérieux. Personne ne nous soutient, les banquiers, les centres de formation… Même les collègues, ils me prennent de haut. Certains sont encore étonnés d’apprendre que je paie des cotisations ! Quand je me suis installée, j’ai eu beaucoup d’obstacles, sans me sentir soutenue : j’étais une femme, j’étais trop vieille, pas assez résistante… », déplore-t-elle.

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