Les perspectives pour les manchots empereurs étaient déjà dramatiques : des modèles ont montré que 92 % des populations pourraient avoir disparu en 2100 dans le cas où le réchauffement se poursuivrait à un niveau élevé (+ 4,3 ºC à la fin du siècle). Mais de nouveaux travaux, fondés sur des images satellitaires de haute résolution, assombrissent encore l’horizon pour cette espèce polaire : une étude de la British Antarctic Survey fait état d’un déclin plus rapide qu’anticipé.
Ces travaux, publiés le 10 juin dans la revue Nature Communications: Earth & Environment, portent sur 16 colonies de manchots empereurs du nord-ouest de l’Antarctique, entre la terre de la Reine-Maud à l’est et la mer de Bellingshausen à l’ouest, une région qui abrite 30 % de la population totale de l’espèce. Les auteurs suggèrent que le nombre d’oiseaux a décliné de 22 % au cours de la période 2009-2024, soit une diminution moyenne de 1,5 % par an.
« Cette étude montre une baisse supérieure à celles des modèles basés sur un scénario d’émissions élevées. Or nous sommes sur cette voie, nous nous trouvons actuellement dans un scénario de fortes émissions de gaz à effet de serre », s’inquiète Peter Fretwell, le principal auteur, cartographe et chercheur au British Antarctic Survey.
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