« Merci, papa », résume avec un brin d’ironie Lucie (qui a requis l’anonymat, comme toutes les personnes citées par leur prénom), Parisienne de 30 ans, devenue propriétaire à Paris grâce au rachat, par ses frères et sœurs, de sa part dans la maison familiale, donnée par leurs parents. Autour d’elle, une de ses amies « a tout simplement reçu son appartement de sa grand-mère et une jeune voisine a reçu le sien de sa grand-tante : je ne connais pas de personne de mon âge n’ayant pas été aidées pour devenir propriétaires à Paris, poursuit Lucie. Mes anciens camarades de classe, [qui n’ont pas bénéficié de ce soutien], sont pour la plupart partis s’installer en banlieue ou en province ». « Il y a plein de manières dont une ville peut mourir aux yeux de ses habitants, et Paris a choisi la même voie que Venise, en Italie », déplore-t-elle.
Derrière les paroles recueillies par Le Monde, fin avril, dans le cadre d’un appel à témoignages sur le rôle de l’héritage et des dons dans l’achat d’un bien immobilier, s’expriment, outre la reconnaissance, la conscience d’un privilège, mais aussi une impression générale de déclassement.
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