Dans la ville d’Arles, le dessin prend des formes inattendues et excitantes

Hormis les moustiques et un certain peintre mentalement perturbé, Arles semble avoir le don d’attirer les éditeurs belges et les milliardaires suisses. Saluons Hubert Nyssen (1925-2011) et Actes Sud, pionniers dans le premier registre, et accueillons Vera Michalski, qui a lancé, il y a trois ans, le Festival du dessin. Présidente du groupe éditorial Libella (éditions Phébus, Buchet-Chastel, Noir sur blanc), créé en 1987 avec son défunt mari, Jan Michalski (Les Cahiers dessinés, Favre, Libretto, Photosynthèses, Delpire…), elle est aussi la fille de Luc Hoffmann (1923-2016), un célèbre ornithologue – il fut un des fondateurs du WWF –, héritier de laboratoires pharmaceutiques bâlois tombé très tôt amoureux de la Camargue, où grandirent ses quatre enfants. Deux d’entre eux tiennent la vedette en ville : Maja, qui a créé la Fondation LUMA, et Vera.

Cette dernière a confié la direction artistique du festival à un de ses auteurs maison, le Franco-Suisse Frédéric Pajak, créateur des Cahiers dessinés et écrivain fou de dessin. Elle a eu le nez creux : on a rarement été confronté à un tel foisonnement de propositions, dispersées dans une douzaine de lieux dans toute la ville, certaines inquiétantes, d’autres inattendues, toutes excitantes.

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