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Histoires Web jeudi, octobre 30
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Dans l’univers des spécialistes d’Orson Welles, Simon Callow est un cas à part. Rien ne destinait le comédien britannique, apparu au cinéma dans Amadeus (Miloš Forman, 1984), Chambre avec vue (James Ivory, 1985) ou Quatre mariages et un enterrement (Mike Newell, 1994), également metteur en scène, à devenir l’un des plus fins biographes du réalisateur. C’est à ce titre qu’il était invité, le 16 octobre, à La Cinémathèque française, pour la rétrospective consacrée au cinéaste (jusqu’au 29 novembre). Il signe un texte du catalogue qui accompagne l’événement et l’exposition attenante (jusqu’au 11 janvier), My Name is Orson Welles (éditions de la Table ronde).

Simon Callow a produit un travail dont l’ampleur a bouleversé la compréhension que l’on avait auparavant de Welles. Il n’est pourtant pas le premier à s’intéresser au réalisateur mythique de Citizen Kane. En 1978 déjà, François Truffaut, stupéfié par le nombre d’études et de biographies consacrées à Orson Welles, constatait que cette littérature foisonnante formait « un faisceau de projecteurs qui éclairent l’artiste de tous côtés et le traquent, comme le pauvre Tony Camonte harcelé derrière la fenêtre blindée de son repaire à la fin de Scarface [de Brian De Palma] ».

Avant même sa mort à l’âge de 70 ans en 1985, le réalisateur constituait en effet un objet de fascination sans nul autre pareil dans le monde du cinéma, tant sa figure apparaissait romanesque et contradictoire. Enfant prodige, après une carrière déjà conséquente au théâtre et à la radio, Orson Welles n’a que 25 ans lorsqu’il tourne son premier long-métrage, Citizen Kane (1941), considéré comme l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma.

L’artiste en butte au système

Après être allé si vite et si haut, ce génie précoce ne cessera ensuite de se trouver contraint : son deuxième film, La Splendeur des Amberson (1942), fut en partie dénaturé par ses producteurs. Le réalisateur fut rejeté par Hollywood, s’exila en Europe après la guerre, affronta un nombre incalculable de projets avortés et plusieurs de ses films virent leur tournage interrompu. Welles incarne la figure de l’artiste en butte au système, mais aussi victime de ses propres failles.

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