Dans la Somme, les militants de François Ruffin enfoncent le clou sur la condamnation de Marine Le Pen : « Voleurs de millions »

La fourgonnette cahote à chaque dos-d’âne. Sa cargaison et les passagers valsent dans les virages. Sûr de son coup de volant, Philippe Crigny, 71 ans, casquette rouge et regard malicieux, sillonne les routes de la première circonscription de la Somme plusieurs fois par semaine avec ses amis retraités Francis Recher, Martine Huet et Florence Accart. « Les copains de Picardie debout ! », comme ils aiment s’appeler, n’ont pas manqué à l’appel ce lundi 7 avril. Des militants chevronnés, autrefois communistes et cégétistes, qui suivent le député du cru François Ruffin depuis ses débuts. Une joyeuse bande qui connaît le territoire par cœur, d’Amiens à Abbeville, de Flixecourt à Cocquerel, là où l’on vote Ruffin comme ailleurs où l’on ne jure que par Marine Le Pen, Jordan Bardella et le Rassemblement national (RN).

Depuis la condamnation de la candidate du RN – pour laquelle elle a fait appel – à quatre ans de prison et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire pour détournement de fonds publics le 31 mars, les quatre ont repris leur seau de colle d’amidon de blé, leur balai-brosse et les clés de la vieille Peugeot de Philippe Crigny. « De retour en campagne », claironne son amie Florence Accart. Quelques jours avant le jugement, convaincu de son issue, François Ruffin a demandé aux forces vives de Picardie debout ! d’imprimer des centaines d’affichettes jaunes et vertes sur lesquelles on peut lire « Condamnés ! », « Détournement de fonds » ou encore « Voleurs de millions ». Ils les placardent sur les visages de Le Pen ou Bardella partout dans la circonscription.

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