Un syndicalisme « cultivant un rapport ambivalent au politique », une « communication très abondante à la main des syndicats » et des règles juridiques pas nécessairement respectées, s’agissant de l’octroi de subventions aux organisations professionnelles. Dans un rapport rendu public mardi 25 mars, la Cour des comptes a dressé un tableau d’une relative sévérité sur le dialogue social en vigueur au sein de la police. Le poids des syndicats dans l’institution y est à nul autre pareil dans la fonction publique française, tant du point de vue du taux d’encartement (70 % à 80 %) que de la participation aux élections professionnelles.
La mobilisation policière, lors de ces élections, ferait pâlir d’envie les autres branches syndicales de fonctionnaires : 82,9 % en décembre 2022, quand celui de l’ensemble de la fonction publique d’Etat n’atteint pas 45 %. Cette force trouve une partie de son explication dans une histoire policière marquée d’emblée par la constitution d’organisations très puissantes afin de contrebalancer les restrictions attachées au statut de policier, au premier rang desquelles l’interdiction de faire grève, justifiée par l’impératif de maintenir coûte que coûte la tranquillité et la paix publiques.
Il vous reste 77.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.