L’année 2025 aurait pu être légère et virevoltante comme une valse viennoise avec le bicentenaire de la naissance de son « roi », Johann Strauss II, qui vit le jour, le 25 octobre 1825, dans la capitale de l’empire d’Autriche. Mais voilà que le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) d’Herbert Kickl, fondé par d’anciens nazis et arrivé en tête des élections législatives en septembre 2024 avec près de 29 % des voix, est aux portes de la chancellerie depuis qu’il a été chargé de former un gouvernement avec les conservateurs.
Et la valse représente un enjeu culturel de premier ordre pour l’extrême droite autrichienne : avec elle battrait, en effet, le Wiener Blut – le « sang » ou l’« esprit » viennois, selon les traductions. En 2010, Heinz-Christian Strache, alors président du FPÖ et candidat à la mairie de Vienne, avait utilisé comme slogan pour ses affiches – et un clip islamophobe – cette pièce romantique composée en 1873 par Johann Strauss II en l’honneur du mariage de l’archiduchesse Gisèle d’Autriche. Une annexion nationaliste – sinon racialiste – posthume dont le musicien fut souvent victime.
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